Cinq moyens de faire des économies avec les noms de domaine

Cet article propose des moyens simples pour alléger son budget noms de domaine.

Enregistrer des noms de domaine à 1 euro chez Godaddy

Godaddy est un registrar (bureau d'enregistrement de noms de domaine) terrible : spécialiste du marketing agressif, des publicités mensongères ou de mauvais goût et sans le moindre support par email. Mais il est en même temps le leader incontesté du secteur.
Il est possible d'enregistrer un .com chez Godaddy pour un an pour seulement 1 usd. Bien sûr, Godaddy qui paie plusieurs euros le clic adwords pour cette offre et 7 euros le nom de domaine à Verisign va mettre par défaut un enregistrement sur cinq ans et va essayer de se rattraper en fourguant d'autres services payants (email, hébergement, whois privé, etc.). Mais en décochant toutes ces offres, on arrive en moins d'une minute à enregistrer son nom de domaine pour 1 dollar. L'offre étant limitée en quantité et dans le temps, il faudra probablement créer un nouveau compte pour effectuer d'autres enregistrements et ne pas oublier de transférer au bout d'un an son nom de domaine chez un registrar digne de ce nom.

Ce spot publicitaire de Godaddy en 2013 pendant le Super Bowl, espace publicitaire le plus cher au monde est typique de la stratégie de Godaddy. Grâce à un marketing agressif et vulgaire et sans la moindre valeur ajoutée par rapport à la concurrence, cette société est parvenue à dépasser les 50 % de parts de marché de son secteur et à s'installer durablement dans les 200 sites les plus visités au monde (source Alexa).

D'autres registrars comme 1and1 ou Lws proposent parfois la même offre mais contrairement à Godaddy, ces deux registrars ne sont pas seulement mauvais et d'affreux marketeurs, ce sont en plus des sociétés qui multiplient les mauvaises pratiques et vis-à-vis desquelles il faut absolument selon nous rester à l'écart.

2. Ne pas tomber dans le piège du cross-selling

La commercialisation de noms de domaine est une activité pour laquelle il est impossible de faire durablement des bénéfices. Les barrières à l'entrée étant très limitées, tout le monde peut proposer ce service et le secteur est logiquement ultra-concurrentiel. La vente de noms de domaine est généralement une manière d'acquérir un client, à qui on va ensuite proposer d'autres services plus rentables comme l'hébergement de site web. Une des manières les plus efficaces de rentabiliser l'acquisition d'un client est de lui fourguer des services inutiles, si possible à son insu, comme sait très bien le faire Godaddy. Si vous utilisez Godaddy, comme plus d'une personne sur deux, lors d'un enregistrement ou d'un renouvellement de nom de domaine, décochez tout et cliquez sur "suivant" sans lire les messages pour arriver jusqu'au panier. Hormis l'enregistrement brut du nom de domaine, les services proposés sont souvent inutiles. Pensez bien également à décocher le renouvellement automatique. Il sera facturé entre 12 et 15 euros environ selon l'extension, alors que l'usage d'un coupon de réduction comme on en trouve partout (par exemple chez Retailmenot) offre 35 % de réduction.

Notre fleuron français OVH a malheureusement aussi cédé à la tentation du cross-selling savec les AllDom (enregistrer le nom de domaines dans d'autres extensions dont la plupart ne servent à rien) et avec le DNS Anycast. En effet, cette option qui n'a pas le moindre début d'intérêt pour 99,9 % des personnes est mise par défaut pour l'enregistrement d'un nom de domaine. La plupart de mes clients ne la décochent pas en se disant que ça ne que coûte qu'un euro, et que dans le doute, il vaut mieux la laisser. Oui, mais un euro par nom de domaine et par an, ça peut faire assez rapidement des dizaines ou des centaines d'euros... pour rien.

3. Effacer un nom de domaine enregistré par erreur

Vous avez fait une faute de frappe en enregistrant un nom de domaine ? Au final, votre client n'en veut plus ? Vous pensiez le revendre mais l'acheteur visé n'est pas intéressé ? Vous avez enregistré un nom de domaine pour le référencement mais il semble blacklisté ? Effacez-le. Certains registrars comme par exemple Dynadot, permettent d'effacer un nom de domaine dans les cinq jours suivant l'enregistrement. Le montant prélevé est remboursé, moins des frais d'environ 3 dollars.

L'effacement d'un .fr est encore plus intéressant, puisqu'aucun frais n'est appliqué pour le remboursement. On peut en bénéficier lorsqu'on est bureau Afnic, mais à ma connaissance ni OVH, ni Gandi, ni aucun autre registrar francophone ne propose ce service à leurs clients.

4. Effacez les domaines défensifs enregistrés dans des extensions secondaires

Suivant les (mauvais) conseils de leurs chargé de clientèle auprès d'un bureau enregistrement ou de leur conseil en propriété intellectuelle, les grandes entreprises, nombre de PME et même des micro-sociétés enregistrent à titre défensif le nom de leurs principales marques en .com, .fr et d'autres extensions comme le .org, le .net, voire le .biz et le .info. La raison principale est la peur que ceux-ci soient enregistrés par des tiers malveillants, à des fins de cybersquatting. Or, ceci ne sert à rien.

Bloquer un .biz ou un .info ne change absolument rien au pouvoir de malveillance potentiel d'un cybersquatteur. Il existe désormais plus de 1000 nouvelles extensions, dont la grande majorité n'ont aucun intéret et dont une partie ont d'ailleurs été créées dans le seul but d'exploiter la peur des marques de se voir cybersquattées. La gestion du cybersquatting est un exercice délicat et qui demande de l'expertise. Dans 90 % des cas au moins, l'action adéquate est de ne rien faire et dans tous les cas, l'enregistrement de ses propres marques dans des extensions qu'on ne compte pas utiliser ne sert à rien. Cela revient seulement à gaspiller son argent.

5. Conseils en vrac

Certains conseils sont évidents et ne sont pas détaillés ici. Par exemple, il est vivement recommandé de comparer les prix de l'enregistrement des noms de domaine et d'utiliser les services les moins chers, sachant que les leaders français comme OVH et Gandi sont nettement plus cher qu'un Dynadot ou un Namebright, mais bien moins bons en ce qui concerne l'ergonomie de la plateforme, la qualité du service-client, etc. Ceci dit, pour les .fr, les .be, les .ch, l'offre est faible et le choix d'OVH ou de Gandi se justifie.

Autre conseil, qui ne fait pas gagner d'argent mais peut soulager la trésorerie, est de repousser la date du renouvellement. En effet, lorsqu'un nom de domaine arrive à expiration, le titulaire peut décider de le renouveller, de l'abandonner... ou d'attendre. A la fin de la période d'enregistrement, il existe une période dite de grâce pendant laquelle le titulaire ne peut plus utiliser son nom de domaine, mais peut le renouveler sans frais. Pour les extensions génériques (.com, .net, .org, etc.), cette période est de l'ordre de 40 jours,. Pour le .fr, la période est de 30 jours. Attention cependant à ne le faire qu'avec les noms de domaine non utilisés, et à ne pas dépasser l'échéance, au risque de perdre le nom de domaine ou d'avoir à payer cher pour le réactiver. Par exemple, 1and1, le champion des mauvaises pratiques, fait passer des domaines expirés de ses clients vers sa société-soeur Domcollect, et leur propose à la vente à plusieurs centaines d'euros. Dans le même genre, tous les grands registrars américains mettent en vente les noms de domaine de leurs clients juste avant la fin de la période de la grâce. Grâce à ses clients, Godaddy gagne ainsi chaque jour des centaines de milliers de dollars en vendant des noms de domaine qui ne lui appartiennent pas.